La loi Taquet marque une étape importante dans la protection de l’enfance en France. Elle introduit des mesures destinées à améliorer la vie quotidienne des enfants pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) et à garantir leur avenir. En réponse aux difficultés rencontrées par les jeunes en situation précaire, cette loi vise à mettre fin aux placements en hôtel, à prévenir les violences, et à accompagner les jeunes adultes, entre autres.
La fin des placements à l’hôtel et l’accompagnement des jeunes majeurs
La loi Taquet cible principalement le problème des placements à l’hôtel, une pratique souvent critiquée pour son inadéquation et les risques qu’elle présente pour les enfants. Avant l’adoption de cette loi, de nombreux mineurs étaient logés dans des hôtels en raison du manque de structures adaptées. Cette solution temporaire s’est révélée peu sécurisante, créant un environnement inapproprié pour le développement des jeunes. En réponse, la loi Taquet interdit totalement, à partir de février 2024, le placement à l’hôtel des mineurs et jeunes majeurs pris en charge par l’ASE. Jusqu’à cette date, les enfants ne peuvent être hébergés à l’hôtel que pour une durée maximale de deux mois, et cela dans des conditions de sécurité strictement encadrées. Ce changement marque une étape décisive dans l’amélioration des conditions de vie des jeunes, en s’assurant qu’ils bénéficient d’un environnement plus stable et adapté à leurs besoins.
Par ailleurs, la loi Taquet traite également la question des « sorties sèches », c’est-à-dire les jeunes qui quittent l’ASE à 18 ans sans bénéficier d’un soutien adéquat, les exposant à une grande vulnérabilité. La loi introduit un accompagnement prolongé pour les jeunes de 18 à 21 ans, assuré par les départements et l’Etat. De plus, un « droit au retour » à l’ASE est instauré, permettant aux jeunes majeurs jusqu’à 21 ans de retrouver un soutien s’ils en ont besoin.
La protection contre les violences et la valorisation du métier d’assistant familial
La loi Taquet cherche également à renforcer la protection des enfants placés contre les violences. Les enfants pris en charge par l’ASE sont malheureusement souvent confrontés à des violences physiques et psychologiques, parfois même au sein des structures censées les protéger. Pour remédier à cette situation, la loi impose des mesures plus strictes, notamment en interdisant la séparation des fratries, sauf si cela est jugé contraire à l’intérêt de l’enfant. Cette disposition garantit que les enfants peuvent maintenir des liens familiaux essentiels, réduisant ainsi les traumatismes liés à la séparation.
De plus, la loi Taquet reconnaît l’importance des assistants familiaux, des professionnels souvent sous-valorisés et mal rémunérés malgré leur engagement dans la protection de l’enfance. La loi vise à moderniser ce métier en améliorant leurs conditions de travail et en valorisant leur rôle. Cette reconnaissance passe par des programmes de formation continue et l’accès à des certifications professionnelles, renforçant ainsi la qualité des soins apportés aux enfants placés. La valorisation de ce métier est un des piliers de la loi Taquet, car elle garantit que les enfants bénéficient d’un encadrement de qualité, assuré par des professionnels compétents et bien formés.